Accueil > Le P.A.C. > Aïkido et Handicap > Stage Handi-valides de Télazé ( mars 2012 )
Douceur angevine pour fanas de tanto
A 8 heures, le samedi 24 mars 2012, départ Place Monge d’une équipe hétéroclite composée du capitaine Patrice, du professeur d’aïkido Agnès avec son petit Félix, de l’homme de l’ombre Phiphi et de 7 pratiquants des cours spécialisés : Romain de l’IME du Chesnay, Farid, Pierre, Karim et Vivien du CAJ Aussaguel, Arslan de l’Arche à Paris et Hugo travailleur en ESAT à Trappes. Direction le dojo de Trélazé, à 5 km d’Angers. Stéphane de l’Arche nous y retrouvera, sa maman le descend en TGV.
Trélazé est le fief de Laurent Pasquier, éducateur de la maison Perce Neige de Baracé. Il nous a plusieurs fois rejoint avec ses sportifs pour les stages handi-valide du ParisAïkidoClub le dimanche matin. Et c’est lors d’une de nos rencontres parisiennes qu’est née l’idée d’un stage d’aïkido en province pour les cours spécialisés du PAC. Avec le soutien de son club, l’Aïkido Club des Plaines de Trélazé, Laurent a de son côté organisé plusieurs stages d’intégration.
A midi, Paulo notre chauffeur, se gare derrière le dojo. C’est un bel espace de tatamis bordé sur un côté d’une grande salle de réunion. Les adhérents du club ont aidé Laurent à y dresser une longue table, pas loin de 30 couverts pour un repas qui, nous l’apprendrons plus tard, est offert par la ligue FFAB et cuisiné par un adhérent du club, traiteur de son état. Merci à notre super cuistot du samedi midi : il s’appelle Jimmy et il est super sympa !!
A 14 heures, tout le monde se change et pas loin de 35 pratiquants saluent Agnès qui nous raconte la première mi-temps du stage. "Après un petit échauffement des pieds à la tête, de la terre jusqu’au ciel, nous avons fait un travail sur les chutes arrière et avant, histoire de voir où en étaient l"ensemble des élèves. Puis nous avons fait quelques techniques sur katate ryote dori (saisie à deux mains sur un poignet) : cela oblige à travailler la mobilité du corps tant chez uke que tori, l’engagement du centre. Uke restant centré grâce à la saisie à deux mains et complètement uni au mouvement de tori, cela permet de travailler l’engagement dans la chute. La chute éveillant beaucoup de peurs chez certains pratiquants, c’était exactement ce qu’il leur fallait. Nous avons du adapter certaines techniques afin que tous puissent les réussir et progresser dans leur confiance en eux-mêmes. Et ça a marché : la fluidité et la mobilité étaient au rendez-vous, l’objectif atteint : du plaisir et de la détente dans les corps, que du bonheur ! .Une heure ça passe trop vite."
Le moment est venu de s’hydrater et d’autoriser une courte pause.
A 15h15, le stage reprend. Laurent opte pour un cours d’armes axé sur les techniques du tanto (un couteau en bois). Trois techniques sont étudiées : yokomen uchi gokyo yokomen uchi shiho nage et chudan tsuki kote gaeshi. Les deux premières attaques sont latérales et arrivent du haut vers le bas au niveau du cou ou de la tempe, la première avec une esquive amenant une clé de bras et pour la 2e esquive de l’autre côté conduisant à une projection circulaire avec ou sans contrôle final sur le poignet. La 3e technique, chudan tsuki kote gaeshi est la réponse à une attaque frontale : une pique directe dans l’abdomen où, après l’avoir évitée, on guide l’attaque de son partenaire jusqu’à arriver à pouvoir retourner son poignet (et donc l’arme) vers lui. Chacune de ces prises amène à désarmer l’adversaire sous contrainte mais en douceur. Faciles à décrire, ces mouvements exécutés comme toujours en aïkido alternativement à droite et à gauche sont difficiles à assimiler, l’apprentissage demande une forte concentration. Les parisiens peu familiers du travail aux armes sont un peu perplexes et on du mal à enchaîner esquive et contre-attaque pour désarmer l’adversaire mais le regain d’intérêt est réel chaque fois que l’arme change de main. Nos stagiaires ont donné le maximum en restant de très bonne humeur. Après cette 2e heure de pratique soutenue, voila le salut final. Le bokken (sabre) et le jo (bâton), autres armes de l’aïkido seront pour un prochain stage.
Photos, applaudissements et félicitations réciproques pour le bon travail de chacun. Les visages sont plus rouges et les kimonos plus humides. Après une douche en ordre dispersé, après les allers-retours au car pour trouver, qui sa serviette ou qui son savon, tout le monde se retrouve au pot de l’amitié offert par le club. Le temps y passe vite ; plaisirs de l’échange, partages d’émotions voisines ressenties par ceux qui s’investissent en bougeant les lignes, pure satisfaction des progrès lents mais visibles de nos sportifs handicapés, évidents après ce stage intense. Beaucoup des bénévoles autour de la table ont des motivations proches, et sont en cet instant heureux d’en croiser d’autres qui leur ressemblent, avec lesquels ils peuvent mêler leurs satisfactions.
A 17 heures, Laurent donne le signal. En route pour la Maison Perce-Neige de Baracé qui va nous accueillir magnifiquement jusqu’au lendemain matin. Le site en pleine campagne est superbe, les résidents et les encadrants sympas, le repas du soir offert sur la grande terrasse avant la nuit et préparé par Yvette la cuisinière et Jean-Claude, un éducateur, est un barbecue royal éclairé par le soleil couchant rouge vif. Au fond du grand parc se trouve un petit pavillon où toute la troupe, sauf Patrice et le chauffeur, va pouvoir dormir, par terre pour le plus grand nombre, dans les duvets installés sur des tatamis. A 22 heures, après une courte soirée dansante, dodo sans se faire prier pour un réveil matinal car il faut le temps de passer tous à la douche, retrouver les affaires, ranger le pavillon et prendre un ’petit déjeuner du dimanche’ en profitant de la belle vue sur le parc. Le départ à 9h 30 nous amène comme prévu à une heure Place Monge. C’est fini.
Laurent et tes amis, bravo pour la réussite de ce week-end et merci pour les bons souvenirs que nous en garderons.
J’espère que nous pourrons encore monter un nouveau truc hors normes ensemble …
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