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26 juillet 2006
phiphi

Stage initiation Aïkido pour handicapés du 5 au7 juillet 2006 de 10h à 11h30 au gymnase des Patriarches Paris 5ème

Introduction

Première manifestation organisée par le PAC en direction du monde des handicapés pour découvrir ce que le club ressent, ce que le mot adapté veut dire dans « sport adapté » et ce que le club peut espérer faire.
Découvrir aussi comment accéder au monde du handicap et rechercher s’il est envisageable de continuer.

Participants

La diffusion de l’information vers les établissements parisiens dans le monde du handicap mental s’est faite grâce à M. Bergeret, administrateur des Papillons Blancs de Paris en charge des actions sportives et par ailleurs membre du CDSA 75.
Deux associations ont répondu à notre lettre de présentation du stage :
Association Anne Marie Raillon
CAJ Suzanne Aussaguel 57 rue Riquet Paris 75019
01 40 05 13 14
Directrice Mme Scoupe
CAJ de 45 places
Temps de trajet aller ou retour : 35’ en métro direct ; M° Riquet
Composition du groupe :

  • 2 accompagnants : Jacques H., Rosemonde B.
  • 10 participants : Farid A, Sofia A, Térence A, Laure B, Anthony B, Karim B, Varaneth C, Paola C, Vivien D, Fawzi E.
  • Age moyen : 24 ans
  • 3 filles, 7 garçons
  • Un usager venu regarder : Frédéric C
    Le CAJ est une des trois structures avec un CAT (98 pl) et un IME (45 pl) gérées par l’association.

Association APTE
CAT plaisance 20 rue de l’Eure Paris 75014
01 45 42 92 20
Directrice Mme. Maruani
CAT 79 places
Temps de trajet aller ou retour : 35’ en métro avec changement ; M° Pernety
Composition du groupe :

  • 2 accompagnants : Elsa B., Yves P.
  • 5 participants : Fuji Z, Ouissam T, Bakari C, Stéphane M, Anne F
  • Âge moyen : 24 ans
  • 1 fille, 4 garçons
    L’association gère un autre CAT (55 pl) à Paris dans le 18ème

Encadrement et valides
Enseignant Aïkido : Arnaud Chiniard
Consultant spécialisé arts martiaux et handicap : Mohand Nouraoui (CDSA92 et Association « De l’air pour tous »)
Accompagnants : Elsa B., Yves P., Rosemonde B., Jacques H.
Adhérents valides du PAC : Quelques pratiquants Olivier, Julie, Guillaume, Patrice, Marvin, Mathieu
Président du PAC : Patrice Verdier présent le jeudi

Effectifs et taux d’encadrement = Nb handicapés pour 1 valide

jour Participants Profs Éducateurs spécialisés Adhérents PAC Taux
Mercredi 10+5 2 4 3 1,66
Jeudi 10+5 2 4 2 1,87
Vendredi 10+5 2 3 2 2,14

Préparation

- Contacts préalables avec les structures : Nous avons rencontré M. Jacques H., une première fois pour faire connaissance et exposer le projet, puis, le mardi 4 juillet 2006 à 18h30 au gymnase des patriarches après avoir observé la séance d’initiation des valides, M. Hebert a eu un premier échange à visée pédagogique avec Arnaud, le professeur du PAC, pour débroussailler la première séance du stage le lendemain matin mercredi. Le temps nous a manqué pour faire de même avec Melle Elsa B., mais nous avons pu nous organiser par téléphone lors de nombreux échanges et caler le nombre de participants et les conditions d’accompagnement.

- Équipement : La salle des patriarches est équipée d’une surface de tatami de 250M2 qui convient bien à un groupe d’une vingtaine de personnes. Comme dans tous les gymnases, les ventilations sont bruyantes sans que cela ait semblé gêner les participants handicapés.
- Créneaux : Le gymnase est ouvert de 9h30 à 12 heures.
- Trajets : Les structures sont responsables de l’acheminement des pratiquants. Une pratiquante est venue par ses propres moyens de façon autonome et individuelle.
- Déroulement : les trois séances ont eu lieu comme prévu pour la durée prévue.

- Accompagnement : Chaque groupe est accompagné du nombre prévu d’éducateurs spécialisés, qui participent activement sur le tatami au bon déroulement de la séance.

Déroulement

Considérations pratiques :Un groupe arrive un peu en retard. Ceci est du à un laps de temps un peu court entre le démarrage de la journée à l’établissement et l’heure de début de la séance. Il conviendra de démarrer plutôt vers 10h30 pour palier les risques de dérapage.

Il faut veiller à ne pas dépasser les heures de fin pour faciliter le travail du gardien.

La réservation du matin n’apparaît pas sur les documents des gardiens du gymnase.

Peu de participants ont utilisé les douches du gymnase avant ou après la séance. Ce point de détail n’a pas été abordé pendant la préparation du stage. Il est d’usage de monter sur le tatami les pieds propres.

Nous n’avons pas vérifié concrètement la couverture des pratiquants en cas d’incident, faisant confiance aux CAT et CAJ sur ce point (leurs usagers étaient assurés pour des activités « en extérieur »).

Nous n’avons pas prévu de pot de fin de stage.

Points par points
- Assiduité : Excellente. Tous les participants on assisté aux 3 séances
- Blessures : Aucune. Un petit soucis à l’épaule disparu le lendemain pour Jacques H.
- Fatigue : Les conditions climatiques de très forte chaleur conduisent de nombreux participants à beaucoup mouiller le maillot, y compris les encadrants et les professeurs.
Mais à priori la fatigue est normale, sans être excessive malgré la chaleur. Pas de « retour » des éducateurs sur les courbatures.
Il semble que la durée de 3 jours pour le stage soit la bonne. En effet, la fatigue s’accumulant, il est probable que deux jours supplémentaires auraient été trop durs à assumer pour les participants. Donc pour le stage d’initiation de septembre, il vaut mieux viser 3 jours : mercredi, jeudi, vendredi.
- Ambiance et intérêt : Excellents. Tout le monde dit bonjour en arrivant, tous les stagiaires semblent très heureux d’être présents et certains ont exprimé leur désir de reprendre à la rentrée. Il faut noter que les deux groupes, se sont spontanément dit « au revoir » le dernier jour du stage.
- Capacité d’attention : suffisante pour des cours d’ 1 heure et demie.
- Capacité d’apprentissage : pas tellement moindre que les « valides » : les stagiaires ont été capable de travailler sur les attaques par l’arrière dès le troisième jour (ie : après seulement trois heures de pratique !). C’est l’une des spécificités de l’Aïkido avec le travail à genoux et... c’est loin d’être le plus facile.
- Pédagogie : la démonstration technique n’est différente de ce qui fait la base des cours destinés aux valides. La difficulté est de savoir jusqu’où placer le « discours martial » et s’il a lieu d’être. Mais sans celui-ci, peut-on « faire de l’Aïkido » ?
- Présence des valides sur le tapis : Nous remercions les éducateurs spécialisés qui ont « mouillé la chemise » avec leur groupe, ce qui a contribué à ce que ce stage profite pleinement à tous. Nous avons été heureux de constater la présence d’élèves du PAC qui nous ont spontanément proposé de participer en fonction de leurs disponibilités.
- Taux d’encadrement : Le rapport entre les pratiquants et l’encadrement s’est toujours situé aux alentours de 1 valide pour 2 handicapés. Ce taux garanti une dynamique de séance ou chacun y trouve son compte. Il permet une progression personnalisée, gage de l’envie de continuer, qui procure aux pratiquants la satisfaction de se sentir évoluer positivement. Il permet un accompagnement quasi individuel bien utile en cas de difficulté, de baisse de régime ou de souci temporaire. De fait, à aucun moment, un participant ne s’est trouvé désemparé isolé ou en situation de blocage sur le tatami plus de 2 ou 3 minutes.

Impressions

Ressenti des pratiquants

  • Usagers du centre Aussaguel :
    Bonne ambiance, très sympa comme sport, très sympa les moniteurs ! Il faisait un peu chaud dans le gymnase, parfois c’était un peu dur de comprendre et pour faire certains exercices. Nous sommes prêts à continuer.
  • Usagers du CAT Plaisance :
    - A F : A trouvé ce sport bien et un peu dur ; veut bien continuer en septembre
    - S M : pense que : « C’est bien un sport supplémentaire ». L’aïkido l’a « relaxé et les salutations sont impressionnantes, le fait de tous se saluer ». Ne souhaite pas donner une réponse de suite concernant une éventuelle inscription de : « peur de s’engager pour une année. »
    - F Z : dit avec le sourire : « C’est bien mais c’est dur de tomber » et souhaite renouveler l’expérience.
    - B C : dit avec une moue qu’il « aime un peu ».
    - O T : a « bien aimé le dernier jour, très bien l’enchaînement des chutes. C’est compliqué le premier jour de tomber, les techniques, mais on apprend vite ». Comme S M, il est intéressé par ce sport mais ne souhaite pas se prononcer à l’avance.

Ressenti des accompagnants.

  • CAJ : Je me suis rendu compte que certains enchaînements techniques étaient loin d’être évidents à exécuter. Je me suis parfois retrouvé aussi démuni que nos usagers (voir plus que certains !) à répéter les mouvements enseignés, et j’ai dû souvent observer plusieurs fois les enseignants ou les pratiquants du PAC avant de pouvoir apporter une petite aide à nos usagers.
    C’est un sport qui exige une grande concentration et une bonne coordination. Il ne faut pas être économe de ses gestes ni hésiter à reproduire inlassablement le même exercice, seul ou avec un partenaire.
    J’ai été surpris de la grande capacité de concentration de nos usagers (1h30) pour ce sport, et ce malgré la fatigue et la chaleur dans le gymnase. Il faut préciser que l’après-midi, la moitié du groupe a eu besoin de faire « une petite sieste ! »
  • CAT : Grande concentration sur la durée de la séance et investissement immédiat de la part des participants. Pas de problèmes majeurs de compréhension ni de concentration et aucun de comportement. Quelques difficultés de latéralisation et de repères dans l’espace pour l’un des participants.
    Respect des consignes : aucun refus d’effectuer certains gestes concernant l’apprentissage des chutes et le contact physique régulier.
    Alors que les cinq pratiquants présentaient justement les types de difficultés suivantes : Déficience intellectuelle avec retard de compréhension, problèmes de concentration et légers troubles du comportement (immaturité, replis sur soi face à une difficulté), difficultés psychomotrices de latéralisation pieds-mains et de repères dans l’espace...
    A signaler, les dix autres participants venaient d’un CAJ et dans l’ensemble, cela s’est très bien passé.

Ressenti des valides

  • Arnaud (professeur du PAC) :
    Les résultats obtenus sont plus que satisfaisants : pour certains du groupe, ils ne sont pas très loin de pouvoir intégrer les cours « valides ». Leurs difficultés sont sensiblement les mêmes que celles des valides, ni plus ni moins. Il faudrait donc justement pouvoir se donner les moyens d’une pratique suivie afin de pouvoir juger de l’évolution possible dans le temps
  • Julie :
    La différence entre les handicapés est surprenante. On aurait tort de généraliser sur le niveau du « stage handicapés ». Alors que certains ne réagissent que très peu a l’aïkido, d’autres au contraire sont très réactifs et c’est une joie de leur enseigner quelques bases et de les voir se dépatouiller avec une coordination des mouvements pas si évidente même au plus valide d’entre nous...
    Pour ma part, je n’ai pu assister qu’a 1 séance mais l’expérience me parait plus que positive et ça serait dommage de s’arrêter à ce stade... Je me suis vraiment amusée sur le tatami avec ce petit groupe. Maintenant j’ai conscience des moyens humains, de temps et certainement financiers à mettre en place, mais c’est faisable !
  • Guillaume :
    Étonnement face à la spontanéité des pratiquants trisomiques, ils expriment d’une manière spontanée leur intérêt ou non pour l’aïkido, la plupart étaient ravis de pratiquer cela ce traduit par des salutations chaleureuses et spontanées de leur part.
    - l’expérience est enrichissante pour un aïkidoka (moi), le transfert de savoir (ie : l’exécution des techniques) s’effectue plus sur un mode sensitif que didactique comme c’est souvent le cas avec des gens normaux.
    - les plus capables des handicapés sont aptes à pratiquer régulièrement l’aïkido pour différentes raisons :
    - capacité de concentration, d’écoute, et de compréhension des gestes expliqués
    - mémorisation et restitution des gestes
    - volontarisme (chez plusieurs d’entre eux)
    En ce qui concerne les moins aptes à pratiquer deux aspects sont à noter.
    - premièrement il y a un réel plaisir à pratiquer l’aïkido, qui peut leur sembler être une activité ludique
    - cependant beaucoup restent absents (au sens d’être passif) et ne prennent pas d’initiative, en outre certains intériorisent l’échec et se disent "je ne vais pas réussir".
    - enfin pour la majorité les difficultés de concentration sont flagrantes.
    Confronté à cette multitude de caractères différents l’aïkidoka acquière une expérience positive indéniable mais rencontre toutefois des difficultés à être toujours très attentif et très présent pour ramener constamment l’handicapé à la concentration, à l’écoute et à la motivation.
    En somme le projet pilote est à renouveler dans la mesure du possible, ceci permettrait à terme de former des aïkidokas handicapés mentaux, ce qui constituerait une réussite en termes d’image pour l’aïkido et aussi une sorte d’accomplissement pour les handicapés comme pour les aïkidokas.
  • Marvin :
    Mes impressions sur le cour d’aïkido avec Arnaud et les jeunes handicapés sont plutôt positives.
    Je trouve qu’ils étaient tous très enjoués sans trop d’appréhension.
    La salle était beaucoup plus bruyante que d’habitude étant donné leur enthousiasme. Pendant le stage j’ai travaillé avec plusieurs d’entre eux et j’ai vu qu’il y avait quelques uns qui étaient très impliqués. Je me rappelle de 2 grands africains (je connais plus leur prénoms) qui ont bien fait les chutes, avant/arrière, ikkyo, et irimi nage comme n’importe lequel débutant, même mieux ! Le début est toujours difficile pour tout le monde mais je trouve qu’ils étaient bien coordonnés pour leur première fois.
    Pour les autres, ça leur a pris peut être en peu plus de temps à démarrer mais ils étaient tous sur les tatamis à essayer les techniques. De temps en temps il était nécessaire de les encourager et de leur montrer individuellement les mouvements car pour certains c’était dur d’être concentré. Ils ont tous des personnalités différentes et ça pourrait être un challenge de leur faire travailler ensemble. J’ai vu un asiatique qui était peut être un peu timide alors je l’ai encouragé à participer. Au niveau pratique, on a fait ikkyo et irimi nage ce jour la. Il y avait quelques soucis avec le placement des mains et comment poser uke (celui qui « reçoit », subit la technique) par terre, comme c’est le cas pour tous les débutants. Par contre il y avait une ou deux personnes qui était assez costaudes et souvent exerçaient un peu trop de force sur leur uke. Ça pourrait poser éventuellement des problèmes, surtout si les ukes ne savent pas comment se protéger. J’étais vraiment content d’avoir participé au cour et d’avoir pu aider Arnaud de leur montrer quelques techniques.
    Leur joie sur le tatami était très encourageante.
    Si le projet continue à la rentrée, je participerai avec plaisir aux cours avec eux.
  • Philippe :
    Vu du bord du tatami, le plus étonnant est le plaisir attentif que tous avaient à participer. L’application et le désir de transmettre, souvent couronnés de succès, des adhérents du PAC au service des débutants ; les éclairs de satisfaction des novices, éducateurs ou handicapés, confrontés à leur réussite ; la décontraction sereine affichée par les deux professeurs ; la spontanéité des handicapés sans incidence sur le bon déroulement de la séance.
    C’était comme un stage d’initiation de valides, mais avec en plus, la fierté de surmonter une difficulté et le plaisir visible de réussir dans l’échange ; chacun à sa mesure. Super !
  • Patrice (président du PAC) :
    Je ne vais pas parler technique. Ce que je retiens de cette nouvelle expérience, c’est la joie, l’envie pour ces nouveaux arrivants, de faire « autre chose » qui les sortent de ce qu’ils font tous les jours. J’ai été ému de pouvoir partager avec eux ces moments, de travailler et transpirer avec ces jeunes, de les voir de près, de les toucher, alors qu’en temps ordinaire, c’est à peine si nous les regardons. J’ai été étonné, par leur gentillesse, leur disponibilité et aussi par le sérieux qu’ils ont pratiquement tous mit pendant ce stage.
    N’ayant pu être là que 2ème jour, j’ai été agréablement surpris de constater que certains pratiquants se souvenaient des techniques travaillées la veille. J’en ai repéré quelques uns qui me laissent espérer et croire que dans un avenir pas si lointain, ils pourront peut être, être intégrés à nos pratiquants dits « normaux ».
    Cela confirme, mon envie de retenter cette expérience très enrichissante.
    J’ai aimé, et je les remercie, les anciens ainsi que nos « prof » Arnaud et Mohand, qui ont pris de leur temps personnel pour pouvoir être présent et « guider » les petits nouveaux dans quelque chose d’inhabituel pour eux.

Conclusion

L’organisation du stage par le PAC, bien que délicate pour cause de démarrage tardif et de délais de réalisation très courts, n’a pas laissé de problème en suspens.
Le stage s’est très bien déroulé, sans difficultés non résolues.
L’adaptation au handicap fût relativement facile pour le PAC et inversement la participation des handicapés a été convaincante, en particulier grâce à un taux d’encadrement important et à la présence des encadrants sur le tatami. Tout le monde a bien joué le jeu !
En matière d’enseignement les objectifs sont atteints presque au-delà des espérances.
Ces trois journées de stage sont donc une belle une réussite.

Nous remercions l’OMS du 5ème d’avoir su trouver in extremis une salle assez grande pour ce stage, Mrs. Bergeret des Papillons Blancs de Paris, Merametdjian de la DJS de Paris et Mohand Nouraoui du CSDA92 pour l’aide qu’ils nous ont apportée. Enfin, une mention spéciale pour les professionnels des structures et les bénévoles du PAC sur les tatami qui ont si bien accompagné ce stage.

Le PAC espère poursuivre dans la voie de l’intégration avec la prochaine session prévue du 6 au 8 septembre 2006 qui devrait donc se dérouler encore mieux et une activité aïkido suivie sur la saison 2006/2007 qu’il reste à organiser.

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